« Laurinda est la femme qui s’est occupée de moi quand j’étais petite, elle était la concierge de l’immeuble où je vivais. Elle était issue de l’immigration portugaise, et j’ai vécu une grande partie de mon enfance dans sa loge avec ses enfants.
Avec ce film, j’avais envie de raconter la place de quelqu’un qui s’occupe d’un enfant pour gagner de l’argent car c’est son travail, et comment parfois cela déborde. Dans notre société, où la place de la mère est sacralisée, je crois que c’est tabou de dire qu’il n’y a pas que les parents qui peuvent avoir un amour débordant pour leurs enfants, ou qu’à l’inverse un enfant peut ressentir cet amour‑la, absolu, pour une personne qui n’est pas son parent.
J’ai aussi été très frappée par des photos, datant de la fin du 19ème et du début du 20ème, partagées sur Internet et qui suscitent beaucoup de réflexions. Les nourrices étaient les seules à pouvoir maintenir l’enfant sage et tranquille pendant les séances de pause. Les mères, que les bébés connaissaient mal, n’y parvenaient pas. Mais on a effacé les nourrices de l’image car ce n’était pas convenable. Une nourrice noire ne pouvait pas tenir une place maternelle et éducative. Mon film s’inscrit dans ce désir de soulever le voile.»
Vendredi 13 octobre à 20h30 – Lundi 16 octobre à 18h00
Jeudi 19 octobre à 20h30 – Dimanche 22 octobre à 18h00