Films

Programme Juin 2023

Un survol des 4 films à venir le mois du juin.

« Une histoire d’amour entre deux générations de femmes, celle d’avant et celle d’aujourd’hui, liées à tout jamais par un héritage puissant. Alma Viva c’est donc l’histoire de Salomé (9 ans) qui revient au Portugal le temps d’un été auprès de sa grand-mère adorée. C’est le Portugal du soleil, des bals, des après-midis de pêche à la rivière. Mais c’est aussi le Portugal des sorts, des esprits et des morts. Lorsque sa grand-mère meurt brusquement dans des conditions étranges, Salomé découvre un héritage troublant. »
Cristèle Alves Meira, la réalisatrice

La transmission est au cœur de Dancing Pina. La bourse Pina Bausch soutient des danseurs et danseuses du monde entier et suit la nouvelle génération. Au Semperoper en Allemagne (« Iphigénie en Tauride », un opéra de Christoph Wilibald Gluck, joué pour la première fois en 1779 à l’Opéra de Paris) et à l’École des Sables près de Dakar (« Le sacre du printemps », une œuvre majeure du XXe siècle sur une musique d’Igor Stravinsky), les danseurs ne s’approprient pas seulement la chorégraphie, ils la transforment.

Chien de la casse, premier long métrage de Jean-Baptiste Durand, est un film modeste par son économie et son sujet mais à la très grande justesse. Le réalisateur montre la ruralité de la France, sans la prendre de haut. A rebours des clichés sur la France rurale, il filme avec véracité et grand talent l’enracinement d’une amitié qui se délite et sera troublée par l’arrivée d’une jeune fille.

Après plusieurs co-réalisations (dont le long Helen – Autopsie d’une disparition en 2008), Christine Molloy et Joe Lawylor poursuivent leur travail commun et nous livrent Faces Cachées , à mi-chemin entre le drame familial de deux femmes et un thriller policier. Désireuse de connaître sa mère biologique afin de lever le voile sur ses origines, une jeune étudiante se rend à Londres et change d’identité pour la rencontrer. Profondément féministe, le film tente de tracer le chemin d’une mère et sa fille, qui vont devoir faire face au même homme, et alors réagir ensemble.

Programme Mai 2023

Le mois de mai commence par la fête du travail !

Le CLAP vous propose 2 films pour s’immerger au cœur d’un monde du travail qui broie les rêves et les aspirations de ses travailleurs et travailleuses.

Tout d’abord, le film About Kim Sohee de July Jung.

Quelque part dans une petite ville de Corée du Sud, Kim Sohee est bien loin des préoccupations et  des soucis des adultes. C’est une jeune fille éprise de liberté et de justice mais les pressions qu’elle va subir au cours d’un stage en entreprise, les conditions de travail auxquelles elle va être confrontées vont la briser.

Et puis, nous ferons un retour en arrière pour nous immerger dans la France de l’après 68 et ses usines Citroën avec le film L’établi de Mathias Gokalp.

Mathias Gokalp adapte le roman autobiographique de Robert Linhart sur son passage comme “établi” en usine, après Mai-68.  Swann Arlaud interprète ce prof de philo qui devient ouvrier sur les chaînes de Citroën en espérant pouvoir contribuer à la poursuite de la lutte révolutionnaire. Le cinéaste livre un récit historique et moderne à la fois, sur la question de l’engagement politique et personnel.

C’est encore en suivant les rêves et les espoirs de jeunes colombiens que nous poursuivons notre programmation. Avec le film Los Reyes Del Mundo de Laura Mora, nous suivrons le périple de 5 adolescents pauvres des rues de Medellin qui vont tenter de retrouver la maison et les terres confisquées à la grand-mère de l’un d’eux et que le gouvernement a décidé de restituer. Le film souligne en effet un aspect important de la réalité sociale de la Colombie, le drame des paysans chassés de leur terre par la guerre.

Un film dont la puissance émotionnelle doit au charisme de ses adolescents acteurs non professionnels qui revendiquent tout simplement le droit d’exister.

Et puis, nous voyagerons jusqu’en Irlande avec le film The Quiet Girl de Colm Bairéad et l’histoire de Càit, jeune fille effacée et négligée par sa famille. Il n’y a de fait pas plus de considération que de place pour la petite fille de 9 ans dans son foyer.  Pour alléger les finances de la famille, Càit va être envoyée vivre auprès de parents éloignés pendant l’été.

Enfin, Burning  Days d’Emin Alper,  nous emmènera dans une petite ville reculée de Turquie. Dans ce film Emin Alper joue du polar pour sonder les abîmes de la corruption morale et du populisme.

Emre, un jeune procureur déterminé et inflexible, vient d’y être nommé. Il va très vite se heurter aux notables locaux bien décidés à défendre leurs privilèges en particulier en ce qui concerne la ressource en eau quitte à mettre en danger la vie de certains habitants.

Un film où la tension va crescendo jusqu’à un final haletant !

Programme Avril 2023

Ce mois d’Avril sera encore riche en émotions cinématographique

Avec POUR LA FRANCE de Rachid Hami (VF) le réalisateur (dont c’est le deuxième film) retrace la tragédie, épouse la lutte d’un clan, les Saïdi, famille modeste (de celles que l’on ne regarde pas), pour pousser l’armée à reconnaître sa responsabilité dans un bizutage dramatique qui a mal tourné. Un film « coup de poing sur la dignité ». Bénéficiant d’un casting incroyable dont un Samir Guesmi au sommet et une Lubna Azabal touchante, c’est pourtant bien Shaïn Boumedine qui éclipse tout sur son passage avec un charisme hors norme à l’écran en plus de son talent de comédien. Dès sa première apparition à l’écran il nous capte et ne nous lâchera qu’à la toute fin, rendant l’histoire du film encore plus forte.

Le CLAP vous propose ensuite, c’est assez rare pour le souligner, « un film patrimoine » qui a marqué toute une génération et rend hommage au travail du grand cinéaste Carlos Saurarécemment disparu. CRIA CUERVOS (VOST-Espagne) un chef-d’œuvre multi primé à l’époque. Tourné pendant la dictature franquiste, Cria Cuervos se nourrit de son climat oppressant et en propose une métaphore à travers une famille décomposée. Rien n’est direct, tout est ressenti. Une bande son envoutante vous transporte littéralement. Il arrive parfois qu’un film soit touché par la grâce. Il révolutionne alors tout ce qui précède dans son genre et entame une nouvelle ère. Cría cuervos de 1976 se hisse au plus haut et accède ainsi à l’intemporel. Ce constat est indéniable près de 50 ans après.

Puis avec LE BLEU DU CAFTAN de Maryam Touzani (VOSTF-Maroc), nous suivons la vie de ce couple dans et en dehors d’une boutique de couture marocaine. La trame nous plonge au plus profond de leurs âmes.

D’un point de vue technique, le film de Touzani est fabuleux par son travail sur la lumière. Cette histoire d’amour, de mort et de peur fait vibrer la corde sensible des spectateurs par le biais de dialogues réalistes, d’une mise en scène maîtrisée et d’une excellente performance d’acteurs. Saleh Bakri (acteur palestinien) joue un homme fragile, déchiré par l’amour et l’affection, mais également par le passé et le présent. Azabal offre le portrait touchant d’une femme forte et bienveillante.

C’est une œuvre courageuse, réalisée avec amour et simplicité. Le film soulève des questions importantes sur le sens de l’amour, la manière de l’exprimer et sur les raisons qui font que c’est le moteur de notre vie. Du très grand cinéma d’auteur. Du grand cinéma avec peu de mots, des regards et de la sensibilité à fleur de peau.

Et enfin avec DE GRANDES ESPERANCES de Sylvain Desclous (VF) c’est le le portrait d’un jeune couple d’étudiants brillants, en course pour le prestigieux concours de l’ENA et promis à un bel avenir qui se déroule. Rythmée par la justesse d’écriture de certaines scènes clé, le récit évolue entre plusieurs genres (policier, suspense, romance) sans jamais perdre le spectateur.

Le cinéaste saisit au plus près la détresse émotionnelle graduelle de ses personnages ambigus, complexes, précipités, liés par des aspirations croisées et gagnés par le chaos ambiant auquel se heurte la beauté sauvage du paysage corse. En présentant un film disons « politique « questionnant nos valeurs, Sylvain Desclous trompe son monde en y dissimulant un thriller bien ficelé.

Programme Mars 2023

Le CLAP vous propose en honneur de la journée des femmes le 8 mars, DIVERTIMENTO de Marie-Castille Mention-Schaar (VF), on évoquera la passion pour la musique mais pas que ! Et comment l’exigence des parents déteignent sur les enfants, qu’ils soient du 16ème ou de la Seine-Saint-Denis (93), le résultat est le même, mais les barrières sociales elles, ne sont pas identiques. Que d’obstacles à franchir de prime abord quand on est une femme, qui plus est issue de l’immigration dans un milieu ultra conservateur et élitiste. Sans sortir les violons (uniquement pour les musiciens) le film nous procure un large panel d’émotion et nous fait vibrer à l’image de la musique.

Changement de registre avec LES SURVIVANTS de Guillaume Renusson (VF) dont c’est le premier film. Laissez-vous embarquer dans ce « western montagnard » à la française. Le “héros” (Denis Ménochet encore excellent) croise dans ce lieu de passage entre l’Italie et la France, une réfugiée afghane qui a besoin d’aide. Sans imaginer les conséquences de ses actes, il décide de tout simplement « rester humain »… car d’humanité il est fortement en question dans ces paysages enneigés magnifiés par la caméra du réalisateur.

DOUCE FRANCE de Geoffrey Couanon (VF) vous est proposé en soirée unique en coopération avec ATTAC.  Soit une classe de Première ES, dans un Lycée du tristement célèbre 9.3. et trois enseignants qui s’associent dans le but de sortir du caractère potentiellement théorique de leur enseignement. L’idée est d’amener leurs élèves à se pencher sur un grand projet qui risque de les concerner de près : le projet Europacity, porté par le groupe Auchan et son partenaire chinois Wanda, qui vise à neutraliser deux cents quatre-vingts hectares de terres agricoles particulièrement fertiles. Film suivi d’un débat.

Un voyage en Chine avec LE RETOUR DES HIRONDELLES (VOSTF) de Li Ruijun (Chine) Plus qu’un film, Le Retour des hirondelles est un immense chant d’amour, de poésie et d’humanité. La situation décrite est bouleversante, l’intensité dramatique est constante. Li Ruijun capte à merveille toutes les énergies contraires qui composent la société rurale de la Chine contemporaine pour en faire un réquisitoire fort, beau et violent à la fois.

Un deuxième voyage en Asie en ce mois de Mars avec le film RETOUR À SÉOUL de Davy Chou (VOSTF). Sélectionné dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes 2022, ce film original parle d’identité au travers d’un double portrait étalé sur huit années. Le récit nous conte des instants doux-amers, souvent très beaux de la rencontre de deux cultures.

Et enfin dans le cadre du Festival ERAP –« Palestine en vue » et en séance unique le CLAP est heureux de vous proposer FAHRA de Darin J. Sallam (VOST). Ce film d’abord sorti sur Netflix a suscité l’hystérie des apologistes d’Israël, les événements de “Farha” ne sont pas seulement historiquement exacts, mais en réalité presque bénins par rapport aux autres atrocités des juifs sionistes de 1948 à l’égard des palestiniens. Le film raconte l’histoire personnelle d’une jeune Palestinienne de 14 ans en Palestine, témoin de près des événements de la Nakba (Catastrophe) de 1948. Un film unique dans sa conception minimaliste, important pour la compréhension de la situation des palestiniens et pour ne jamais oublier ce drame qui continue encore aujourd’hui.

Programme Février – Mars 2023

Le CLAP pour ce mois de Février vous propose de commencer avec une fable humaniste et bouleversante « VIVRE » d’Olivier Hermanus (VOSTF), adaptée du chef-d’œuvre d’Akira Kurosawa, transposé à Londres ou comment un homme ordinaire va découvrir tardivement le sens extraordinaire de la vie. L’Excellent acteur Bill Nighy réalise une belle performance d’acteur.

Puis avec « L’ENVOL» de Pietro Marcello (VF) » c’est l’histoire de l’amour d’un père et d’une fille au lendemain de la Première Guerre mondiale. Un film enchanteur oscillant entre réalisme historique et conte décalé, cette coproduction franco-italienne distille un charme certain et demeure fidèle à l’univers de son réalisateur (Martin Eden).

Le CLAP fait briller une étincelle d’humanité avec « NATURAL LIGHT » (VOSTF) de Dénes Nagy (Ours d’argent à Berlin). Film lent et intense. La narration revient sur l’un des aspects méconnus de la seconde guerre mondiale : la présence de troupes hongroises en Russie, entre 1941 et 1944. Le film se passe presque entièrement dans une épaisse forêt dont les verts et les bruns sombres se fondent dans les couleurs des uniformes des soldats. Un homme tente de s’accrocher à son humanité, mais aussi de rester en vie. Du très grand cinéma d’auteur.

Une fois n’est pas coutume, nous terminerons par un film d’animation très original : « INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS d’Alain Ughetto (en VOSTF) ». Une histoire familiale mais aussi une histoire nationale : en contant le destin tragique et semé d’embûches de ses grands-parents, le cinéaste retrace le parcours difficile d’une frange de la population italienne au carrefour du XXème siècle. Une émouvante histoire qui peut compter sur des choix de mise en scène inspirés pour conquérir et surprendre le public.

Régalez-vous de cette diversité cinématographique.

Programme Janvier – Février 2023

Le CLAP vous emmène tout d’abord en Asie avec le dernier Kore-eda (une affaire de famille vu au CLAP, Palme d’or à Cannes en 2018) LES BONNES ETOILES (VOSTF) son dernier opus a permis à Song Kang-ho acteur principal de recevoir le prix du meilleur acteur à Cannes en 2022. Un road-trip sensible et émouvant bourré d’humanité avec de l’humour, bref les ingrédients d’un cinéma intelligent.

Avec CORSAGE de Marie Kreutzer (VOSTF) c’est un portrait inhabituel de « Sissi l’impératrice » que nous vous proposons, celui d’une femme rebelle contre sa condition de femme modèle, poupée supposée figée dans un temps révolu, celui de sa jeunesse.Un portrait stylisé d’une figure historique désenchantée.

Le CLAP aime le cinema de Philippe Lioret (VF) en vous proposant son dernier film 16 ans c’est une relecture contemporaine de Roméo et Juliette qui vous est offerte. Deux familles de milieux très différents, dans un contexte post-attentats tendu. Deux adolescents qui s’aiment en dépit des injonctions patriarcales et des dogmes archaïques, du très bon cinéma, efficace.

ANNIE COLÈRE (La fabuleuse Laure Calamy), filmde Blandine Lenoir (VF) revient à Tarare dans le cadre d’une soirée-débat autour du droit à l’IVG. Pour une séance unique avec le Centre de planification et d’éducation familiale (CPEF) piloté par le Département.

Enfin partons pour le Pakistan avec le film JOYLAND (VOST) Élégant et gracieux, ce premier long métrage de de Saim Sadiq (récompensé par le Prix du Jury au Certain Regard du dernier Festival de Cannes), est une histoire d’amour aussi simple qu’éminemment politique. Dans un pays où l’adultère est un crime lorsqu’il est commis par une femme, tout récit en dehors du dogme domestique est un acte militant en soi, d’autant plus lorsqu’il invite à évoquer le sujet ô combien tabou de la transidentité.(le film est interdit au Pakistan)