Programme des films

Oct – Nov 2025

De beaux films riche en émotions pour ce mois de novembre !

C’est une histoire que l’on connaît peu, voire pas du tout, absente des grands médias, en République Démocratique du Congo les corps des femmes et des enfants sont utilisés comme armes de guerre autour des sites miniers pour créer la peur chez les habitant.e.s locaux et les pousser à fuir. Marie-Hélène Roux avec Munganga, celui qui soigne rend visible une vérité trop souvent passée sous silence, en la rendant accessible à un large public.

Le cinéma iranien et le courage de ses réalisateurs continuent de nous émerveiller. Ainsi, Jafar Panahi qui malgré la prison et les menaces n’a jamais baissé les bras. Avec Un simple accident, Jafar Panahi livre un grand film empli de mystère, un grand film politique et engagé sur la fragilité des libertés individuelles et les traumatismes de la dictature.

Honeymoon, de Zhanna Ozirna, est l’un des tous premiers longs métrages de fiction ukrainiens, tournés depuis le début de l’invasion, à parvenir jusqu’à nous. Zhanna Orzina signe un joli coup de maître avec  ce huis clos oppressant se situant peu avant et après l’invasion russe en Ukraine.

Nouvelle Vague de Richard Linklater nous replonge dans la griserie d’une époque dans laquelle des cinéastes tels Jean-Luc Godard sont à la recherche d’un nouveau « souffle » et qui vont réussir à inventer une nouvelle page dans l’histoire du cinéma français.

On vous croit de Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys est un choc frontal, une plongée dans une affaire judiciaire sur mineure qui laisse enfin le temps de parole et la lenteur nécessaire à l’installation de l’horreur. Charlotte Devillers qui est aussi professionnelle de santé a su saisir les aspects les plus intimes de la réalité du tribunal de protection de la jeunesse.

Sept – Oct 2025

Cette rentrée cinématographique est riche en découvertes et en premiers films qui nous transportent de l’Espagne au Maroc en passant par Taïwan et l’Est de la France.

Ciudad sin sueño sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes,  premier long-métrage de fiction de Guillermo Galoe, a été tourné pendant plusieurs années avec les habitants de la Cañada Real. Le cinéaste trentenaire a pris le temps de tisser une histoire avec les acteurs non professionnels. Ce premier film célèbre sans simplisme une culture du lien et du dehors, un mode de vie communautaire certes agonisant, mais encore vivant.

D’abord homme de théâtre, puis acteur de télévision et de cinéma, plus récemment réalisateur, Alex Lutz nous propose avec Connemara son premier long-métrage dans lequel il ne joue pas. L’acteur et réalisateur a donc décidé de porter l’histoire d’Hélène et Christophe à l’écran. Un projet ambitieux incarné par les excellents  Mélanie Thierry et Bastien Bouillon, et présenté dans la sélection Cannes Première.  Ce n’est pas la première fois que Nicolas Mathieu voit un de ses romans adaptés au cinéma. On retrouve certains des thèmes qui lui sont chers. Entre autres, la nostalgie, la mélancolie et les souvenirs d’adolescence dans les années 1990.

Shin- Ching Tsou, avec Left-Handed Girl signe son premier long métrage de fiction, un drôle de film entre feel good féministe et drame au vernis pop. Dans une mise en scène vivante, Tsou capte l’effervescence des rues de Taipei où l’environnement visuel et sonore chargé reflète la précarité d’une indépendance que les femmes doivent aller chercher avec les crocs.

Six ans après l’envoûtant Viendra le feu (2019), Prix du Jury Un Certain Regard,  Oliver Laxe revient avec  Sirat, un road-movie spirituel où il est question, comme toujours chez le cinéaste franco-espagnol, d’errance physique, frontières et voyage intérieur. Fidèle à sa démarche contemplative et spirituelle, Oliver Laxe poursuit avec Sirāt son élaboration d’un cinéma exigeant, lent et habité, qui explore les liens entre l’homme et la nature, la quête intérieure et la mémoire des traditions.

Août – Sept 2025

Des découvertes et une redécouverte pour ce programme de fin d’été !

Eddington de Ari Aster, un film qui oscille entre comédie grinçante et critique d’une société ou la peur est devenue langage commun.

Il aura fallu des années pour que Des feux dans la plaine de Kon Ichikawa franchisse les barrières de la censure chinoise et arrive dans les salles et il aurait été dommage d’en être privé plus longtemps !

De la douceur avec TOUCH de Baltasar Kormatur,qui nous embarque dès les premières images dans ses voyages nostalgiques. Une œuvre apaisante, délicate et qui fait du bien tout en s’avérant originale et inattendue.

Sept Jours d’Ali Samadi Ahadi  est une nouvelle illustration du courage qui est nécessaire, en particulier pour les femmes, à l’intérieur même de l’Iran, pour ne pas plier devant un régime aux préceptes d’un autre âge et de plus en plus crispé sur son pouvoir maléfique.

Premier film culte de Jean-Jacques Beineix, Diva est un véritable bijou d’esthétisme raffiné qui dépoussiérait d’un coup le cinéma français et le faisait entrer dans la modernité.

Août 2025

De belles propositions pour un mois d’août cinématographique et rafraîchissant dans les salles du cinéma Jacques Perrin !

Tony Gatlif signe avec Ange un road-movie musical entre errance et transmission, porté par la voix d’Arthur H et l’énergie des musiques nomades. Tony Gatlif ne change pas de cap, depuis Les Princes (1983), son cinéma arpente les marges : les Roms, les exclus, les nomades.

Amélie et la métaphysique des tubes réalisé par Maïlys Vallade et Liane-Cho Han est une ode à l’émotion pure de la petite enfance.  Le film s’impose comme une réussite totale. Il parvient à sublimer l’univers littéraire d’Amélie Nothomb en une œuvre cinématographique d’une grande singularité.

Philosophe de formation, rompu au documentaire, Jonathan Millet signe avec les Fantômes un premier long métrage de fiction. Ce captivant thriller transforme une mission d’infiltration en un fascinant empire de sensations intimes et de souvenirs traumatisants.

Ce nouvel an qui n’est jamais arrivé, premier long métrage du roumain Bogdan Mureşanu. Un film choral sur la révolution roumaine de 1989. Grand Prix Orizzonti du Festival de Venise 2025, le  film se construit par le croisement de six récits qui racontent comment une dictature s’imprègne dans les âmes et dans les corps. Un film à l’humour noir terrible.

Juillet 2025

Au cours de ce mois de juillet, nous allons découvrir de très beaux films souvent graves mais pétris de tendresse et d’une profonde humanité.

Jeunes mères de Jean-Pierre et Luc Dardenne, prix du scénario, festival de Cannes 2025.

La nouveauté évidente à l’échelle de la filmographie des Belges tient au choix de la choralité : le film s’organise principalement autour de jeunes femmes nouvellement mères qui incarnent chacune une configuration mélodramatique différente.

Inspiré d’une histoire vraie, Les Enfants Rouges, le très réussi deuxième long métrage de Lotfi Achour, nous plonge dans l’âme chamboulée d’un adolescent, témoin survivant d’une attaque terroriste dans une Tunisie impuissante face à l’emprise des mouvements radicaux.

Enzo, film de Laurent Cantet réalisé par Robin Campillo, cette appellation singulière vient tristement du décès prématuré de  Laurent Cantet pendant la préparation du film. Enzo est l’aboutissement d’une longue histoire d’amitié entre deux hommes. L’un, Laurent Cantet décédé en 2024, réalisateur et scénariste et l’autre, Robin Campillo réalisateur, scénariste et monteur qui a monté six des films de son ami et co-écrit cinq d’entre eux.

Adaptant le roman envoûtant de Claire Keegan, et porté par un Cillian Murphy habité, Tu ne mentiras point, film de Tim Mielants devient un tableau vivant, où chaque regard, chaque silence, pèse autant que les mots tus. Ici, tout est geste juste, tout est murmure assourdissant. Un cinéma qui ne clame pas, mais qui imprime.